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Mercure

Mercure

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<h2> Le mercure, un poison qui s'accumuler dans la chaîne alimentaire.</h2>
Le mercure est un m&eacute;tal et l&rsquo;un des polluants les plus dangereux. Des doses &eacute;lev&eacute;es de mercure peuvent entra&icirc;ner la mort, mais des doses relativement faibles peuvent aussi <strong>endommager gravement le syst&egrave;me nerveux</strong> (= saturnisme). Le mercure menace la cha&icirc;ne alimentaire car il se diffuse lentement dans la cha&icirc;ne alimentaire sans s&rsquo;&eacute;liminer.
Le mercure est un m&eacute;tal et l&rsquo;un des polluants les plus dangereux. Des doses &eacute;lev&eacute;es de mercure peuvent entra&icirc;ner la mort, mais des doses relativement faibles peuvent aussi <strong>endommager gravement le syst&egrave;me nerveux</strong> (= saturnisme). Le mercure menace la cha&icirc;ne alimentaire car il se diffuse lentement dans la cha&icirc;ne alimentaire sans s&rsquo;&eacute;liminer.
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Le mercure est un élément naturel, et largement répandu dans la nature. Mais les activités humaines contribuent à des rejets importants, évalués à 2000 tonnes par an, alors qu’il suffit d’un seul gramme pour polluer un cours d’eau. Principales sources de diffusion de ce métal très toxique, la combustion du charbon et l’extraction de l’or, notamment artisanale.
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<H3> Mercure - Le saviez - vous ?</H3>
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* 1,3 kg. C'est la quantité de mercure que les orpailleurs illégaux utilisent pour extraire 1 kg d'or, selon le WWF.
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* Planetoscope : voir en temps réel [https://www.planetoscope.com/environnement/atmosphere/82-Kilos-de-Mercure-rejetes-dans-l-air-dans-le-monde.html les kilos de mercure rejetés dans l'atmosphère] dans le monde.
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<p>Les activit&eacute;s humaines &eacute;mettent plus de <strong><span style="color: rgb(51, 153, 102);">2 000 tonnes de mercure dans l'atmosph&egrave;re chaque ann&eacute;e</span></strong>, 3 fois plus qu'avant la r&eacute;volution industrielle. Le Parlement europ&eacute;en a adopt&eacute;, le 10 juillet 2007, une directive qui proscrit totalement la vente d'instruments de mesure au mercure (sauf appareils m&eacute;dicaux)
<p>Les activit&eacute;s humaines &eacute;mettent plus de <strong><span style="color: rgb(51, 153, 102);">2 000 tonnes de mercure dans l'atmosph&egrave;re chaque ann&eacute;e</span></strong>, 3 fois plus qu'avant la r&eacute;volution industrielle. Le Parlement europ&eacute;en a adopt&eacute;, le 10 juillet 2007, une directive qui proscrit totalement la vente d'instruments de mesure au mercure (sauf appareils m&eacute;dicaux)
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<h2> Le mercure et les océans</h2>
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<H3> La mesure du mercure dans le Pacifique </H3>
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* Une équipe australo-américaine a conduit de nombreux prélèvements dans l’océan Pacifique nord, jusqu’à 1000 mètres de profondeur. Elle a constaté que la quantité de mercure présent dans les eaux de cet océan a grimpé de 30% depuis une vingtaine d’années.
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* Compte-tenu du développement économique, notamment en Asie, et du boom de la consommation de charbon, les perspectives sont plutôt sombres. Les chercheurs américains et australien ont tenté de modéliser l’évolution de la pollution, à partir de l’évolution des rejets de mercure dans l’environnement. Ils calculent que d’ici 2050, la teneur en mercure des eaux Pacifique pourrait croître de 50%.
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<H3> La mesure du mercure dans l'Atlantique nord </H3>
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Entre 2006 et 2011, les chercheurs ont prélevés des milliers de litres d’eau lors de 8 campagnes océanographiques réalisées autour du globe. Ils ont constaté des teneurs en mercure anormalement élevées dans les eaux de surface mais également dans les eaux profondes de l’Atlantique Nord ; en comparaison avec la concentration relevée dans les fonds marins de l’Atlantique Sud, de l’océan Austral et de l’océan Pacifique.
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Leurs résultats ont été publiés dans la revue Nature, des scientifiques indiquent également que les eaux profondes, particulièrement celles de l’Atlantique Nord, sont elles aussi polluées par ce métal. Ainsi, à 5000 mètres de profondeur, la pollution engendrée par l’homme il y a plus de 100 ans continue à s’accumuler dans la chaîne alimentaire océanique.
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« '' L’ampleur de la pollution anthropique au mercure dans les océans est estimée à 290 ± 80 millions de moles (soit 58.000 ± 16.000 tonnes de mercure, NDLR), dont près des deux tiers résident dans les mille premiers mètres de profondeur. Depuis la révolution industrielle, le développement exponentiel des activités humaines a fait tripler la concentration en mercure dans les eaux de surface des océans'' ».
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L’observation de la variation de la concentration en mercure en fonction de la profondeur et des zones géographiques est une première scientifique. Les chercheurs à l’origine de cette étude estiment d’ailleurs que « Cette nouvelle information va faciliter la compréhension des processus de transformation chimique du mercure inorganique en sa forme toxique méthylée, et indiquer à quelles profondeurs cela se déroule dans les différents océans ».
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<h3> La transformation du mercure en méthyle-mercure</h3>
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* Une partie du mercure qui est rejeté dans les fleuves et rivières finit dans l'océan. De grandes quantités de mercure sont transportées dans l’atmosphère avant de retomber sur les océans.
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* Dans les océans, le mercure est transformé en méthyle mercure, une forme très toxique du métal. Selon l'étude publiée le 1er mai 2014 dans Global Biogeochemical Cycles, c’est l’intense vie microbienne océanique qui est à l’origine de cette transformation chimique: le mercure absorbé dans l’océan est capté par le phytoplancton. Quand celui-ci meurt, et s’enfonce plus profondément dans l’océan, les bactéries dégradent la matière organique et transforment le mercure en méthyle mercure.
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<h3> L'accumulation du mercure dans la chaine alimentaire</H3>
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C’est en haut de la chaîne alimentaire, que la bio-accumulation du méthyle mercure est la plus forte. Et notamment dans le thon, qui représenterait 40% de l’exposition au composé de mercure de la population américaine.
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C’est la forme organique du mercure (le méthylmercure) qui se révèle toxique pour le système nerveux central de l’homme. C’est également sous cette forme chimique toxique qu’il va se loger dans les chairs des poissons.
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Le mercure organique est responsable de graves problèmes du développement du fœtus. Une étude publiée en 2013 dans la revue Environmental Health estimait que plus d’1,8 million d’enfants européens naissent tous les ans avec un taux de méthylmercure supérieur à la limite sanitaire, engendrant des troubles neurologiques.
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<H3> Le mercure dans les poissons </H3>
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Manger trop de thon et de poissons prédateurs serait dangereux pour la consommation humaine
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Grands prédateurs des mers, les thons, requins, espadons présentent les plus hauts taux de contamination, à cause de leur alimentation. En effet, à chaque fois qu’un poisson en mange un autre, la teneur en méthylmercure se concentre au fil de la chaîne alimentaire.
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* Dans plusieurs pays, les autorités sanitaires conseillent à la population, et particulièrement aux femmes enceintes, de limiter leur consommation de certains poissons prédateurs comme le thon frais ou congelé, le requin, ou l’espadon, etc.
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(1). En France, l’Agence français de sécurité sanitaire des aliments (Affsa) a émis une recommandation en 2002 à l’usage des femmes enceintes, leur conseillant de ne pas consommer plus de 150 grammes par semaine de poissons prédateurs (2). L’agence Santé Canada fixe ce seuil à 150 grammes par mois, pour les femmes enceintes. Une étude —conduite sur vingt cinq mille femmes et autant de bébés au Danemark— avait montré tous les bienfaits de la consommation de poisson sur le développement des enfants allaités
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(3). Détail important, au Danemark, les espèces les plus consommées (cabillaud, plie, saumon, hareng et maquereau) sont peu contaminées au méthyle mercure.
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(1) L’agence sanitaire canadienne, Santé Canada, explique que le thon en boîte, obtenu à partir de poissons plus jeunes, qui ont donc concentré moins de mercure, affiche des taux de mercure bien moins élevé que le thon frais ou congelé.
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(2) Ce seuil de mercure a été confirmé après la publication de l’étude Calipso sur les bénéfices nutritionnels et les risques de contamination pouvant résulter d’une forte consommation de produits de la mer.
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(3) American Journal of Clinical Nutrition de septembre 2008
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=== A lire &eacute;galement ===
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=== au sujet du mercure ===
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*[https://www.consoglobe.com/cp780-1973_alimentation-mercure-poissons.html Alimentation. Alerte au mercure dans les poissons]
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* [https://www.consoglobe.com/environnement-biodiversite/ Le dossier Biodiversité et environnement]
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*[https://www.consoglobe.com/ac-shopping-equitable_2005_mercure-desormais-interdit-thermometres.html? Le mercure d&eacute;sormais interdit dans les thermom&egrave;tres]
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* [https://www.consoglobe.com/cp780-1973_alimentation-mercure-poissons.html Alimentation. Alerte au mercure dans les poissons]
-
*[https://www.consoglobe.com/cp1864-2022_pollution-air-reste.html Un point sur la pollution de l&rsquo;air... et du reste]
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* [https://www.consoglobe.com/ac-shopping-equitable_2005_mercure-desormais-interdit-thermometres.html? Le mercure d&eacute;sormais interdit dans les thermom&egrave;tres]
-
*[https://www.consoglobe.com/ac-environnement-biodiversite_1705_nature-12-lieux-magiques-sauver.html Nature : 12 lieux magiques &agrave; sauver]
+
* [https://www.consoglobe.com/cp1864-2022_pollution-air-reste.html Un point sur la pollution de l&rsquo;air... et du reste]

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Mercure
Mercure

Sommaire

Le mercure, un poison qui s'accumuler dans la chaîne alimentaire.

Le mercure est un métal et l’un des polluants les plus dangereux. Des doses élevées de mercure peuvent entraîner la mort, mais des doses relativement faibles peuvent aussi endommager gravement le système nerveux (= saturnisme). Le mercure menace la chaîne alimentaire car il se diffuse lentement dans la chaîne alimentaire sans s’éliminer.

Le mercure est un élément naturel, et largement répandu dans la nature. Mais les activités humaines contribuent à des rejets importants, évalués à 2000 tonnes par an, alors qu’il suffit d’un seul gramme pour polluer un cours d’eau. Principales sources de diffusion de ce métal très toxique, la combustion du charbon et l’extraction de l’or, notamment artisanale.


Mercure - Le saviez - vous ?

  • 1,3 kg. C'est la quantité de mercure que les orpailleurs illégaux utilisent pour extraire 1 kg d'or, selon le WWF.

Les activités humaines émettent plus de 2 000 tonnes de mercure dans l'atmosphère chaque année, 3 fois plus qu'avant la révolution industrielle. Le Parlement européen a adopté, le 10 juillet 2007, une directive qui proscrit totalement la vente d'instruments de mesure au mercure (sauf appareils médicaux)

Le mercure et les océans


La mesure du mercure dans le Pacifique

  • Une équipe australo-américaine a conduit de nombreux prélèvements dans l’océan Pacifique nord, jusqu’à 1000 mètres de profondeur. Elle a constaté que la quantité de mercure présent dans les eaux de cet océan a grimpé de 30% depuis une vingtaine d’années.
  • Compte-tenu du développement économique, notamment en Asie, et du boom de la consommation de charbon, les perspectives sont plutôt sombres. Les chercheurs américains et australien ont tenté de modéliser l’évolution de la pollution, à partir de l’évolution des rejets de mercure dans l’environnement. Ils calculent que d’ici 2050, la teneur en mercure des eaux Pacifique pourrait croître de 50%.

La mesure du mercure dans l'Atlantique nord

Entre 2006 et 2011, les chercheurs ont prélevés des milliers de litres d’eau lors de 8 campagnes océanographiques réalisées autour du globe. Ils ont constaté des teneurs en mercure anormalement élevées dans les eaux de surface mais également dans les eaux profondes de l’Atlantique Nord ; en comparaison avec la concentration relevée dans les fonds marins de l’Atlantique Sud, de l’océan Austral et de l’océan Pacifique.

Leurs résultats ont été publiés dans la revue Nature, des scientifiques indiquent également que les eaux profondes, particulièrement celles de l’Atlantique Nord, sont elles aussi polluées par ce métal. Ainsi, à 5000 mètres de profondeur, la pollution engendrée par l’homme il y a plus de 100 ans continue à s’accumuler dans la chaîne alimentaire océanique.

«  L’ampleur de la pollution anthropique au mercure dans les océans est estimée à 290 ± 80 millions de moles (soit 58.000 ± 16.000 tonnes de mercure, NDLR), dont près des deux tiers résident dans les mille premiers mètres de profondeur. Depuis la révolution industrielle, le développement exponentiel des activités humaines a fait tripler la concentration en mercure dans les eaux de surface des océans  ».

L’observation de la variation de la concentration en mercure en fonction de la profondeur et des zones géographiques est une première scientifique. Les chercheurs à l’origine de cette étude estiment d’ailleurs que «  Cette nouvelle information va faciliter la compréhension des processus de transformation chimique du mercure inorganique en sa forme toxique méthylée, et indiquer à quelles profondeurs cela se déroule dans les différents océans  ».


La transformation du mercure en méthyle-mercure

  • Une partie du mercure qui est rejeté dans les fleuves et rivières finit dans l'océan. De grandes quantités de mercure sont transportées dans l’atmosphère avant de retomber sur les océans.
  • Dans les océans, le mercure est transformé en méthyle mercure, une forme très toxique du métal. Selon l'étude publiée le 1er mai 2014 dans Global Biogeochemical Cycles, c’est l’intense vie microbienne océanique qui est à l’origine de cette transformation chimique: le mercure absorbé dans l’océan est capté par le phytoplancton. Quand celui-ci meurt, et s’enfonce plus profondément dans l’océan, les bactéries dégradent la matière organique et transforment le mercure en méthyle mercure.

L'accumulation du mercure dans la chaine alimentaire

C’est en haut de la chaîne alimentaire, que la bio-accumulation du méthyle mercure est la plus forte. Et notamment dans le thon, qui représenterait 40% de l’exposition au composé de mercure de la population américaine.

C’est la forme organique du mercure (le méthylmercure) qui se révèle toxique pour le système nerveux central de l’homme. C’est également sous cette forme chimique toxique qu’il va se loger dans les chairs des poissons.

Le mercure organique est responsable de graves problèmes du développement du fœtus. Une étude publiée en 2013 dans la revue Environmental Health estimait que plus d’1,8 million d’enfants européens naissent tous les ans avec un taux de méthylmercure supérieur à la limite sanitaire, engendrant des troubles neurologiques.

Le mercure dans les poissons

Manger trop de thon et de poissons prédateurs serait dangereux pour la consommation humaine

Grands prédateurs des mers, les thons, requins, espadons présentent les plus hauts taux de contamination, à cause de leur alimentation. En effet, à chaque fois qu’un poisson en mange un autre, la teneur en méthylmercure se concentre au fil de la chaîne alimentaire.

  • Dans plusieurs pays, les autorités sanitaires conseillent à la population, et particulièrement aux femmes enceintes, de limiter leur consommation de certains poissons prédateurs comme le thon frais ou congelé, le requin, ou l’espadon, etc.


(1). En France, l’Agence français de sécurité sanitaire des aliments (Affsa) a émis une recommandation en 2002 à l’usage des femmes enceintes, leur conseillant de ne pas consommer plus de 150 grammes par semaine de poissons prédateurs (2). L’agence Santé Canada fixe ce seuil à 150 grammes par mois, pour les femmes enceintes. Une étude —conduite sur vingt cinq mille femmes et autant de bébés au Danemark— avait montré tous les bienfaits de la consommation de poisson sur le développement des enfants allaités

(3). Détail important, au Danemark, les espèces les plus consommées (cabillaud, plie, saumon, hareng et maquereau) sont peu contaminées au méthyle mercure.

cycle_mercure.gif


(1) L’agence sanitaire canadienne, Santé Canada, explique que le thon en boîte, obtenu à partir de poissons plus jeunes, qui ont donc concentré moins de mercure, affiche des taux de mercure bien moins élevé que le thon frais ou congelé. (2) Ce seuil de mercure a été confirmé après la publication de l’étude Calipso sur les bénéfices nutritionnels et les risques de contamination pouvant résulter d’une forte consommation de produits de la mer. (3) American Journal of Clinical Nutrition de septembre 2008





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