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Sables bitumineux

Sables bitumineux

Un article de Encyclo-ecolo.com.


Sommaire

Les sables bitumineux

  • Les sables bitumineux sont la cause d’un triple désastre : une déforestation massive, une pollution spectaculaire et menaçante, une explosion des émissions de C02 dans l’atmosphère.


Les sables bitumineux, 2ème réserves mondiales de pétrole

  • Les sous-sols canadiens ont été le fond d’un océan sur lequel se sont accumulés des déchets organiques qui se sont transformés en un pétrole mélangé aux sables. Avec le prix du pétrole durablement élevé, le pétrole des sables bitumineux devient très attractif.

Il y aurait dans les sables bitumineux Canadiens, dans la province de l’Alberta, autant de pétrole qu’en Russie, et réunis. Seule l’Arabie saoudite en aurait plus.

  • Cent milliards de dollars seront investis au courant de la prochaine décennie pour continuer l’exploitation des sables bitumineux en Alberta.
  • La surface d’exploitation des gisements est plus grande à la superficie de la Floride. Cela ressemble à de la mélasse, un mélange d'hydrocarbures très lourds provenant des fameux « les sables bitumineux de l’Alberta ». Ce bitume est à la base de l’énorme boom économique qui secoue l’industrie pétrolière de cette province et qui ravit certains habitants qui se voient bientôt aussi riches que les arabes du pétrole.
  • De grandes compagnies pétrolières (Shell, Exxon, Suncor,…) exploitent déjà d’immenses surfaces avec des moyens colossaux. Pour accéder aux sables, elles ont du raser d’énormes superficies de forêt, provoquant une émission massive de C02 dans l’atmosphère et en créant un paysage désolé assez démoralisant.
  • Les sables bitumineux ont le grand inconvénient de nécessiter de très gros moyens et quantités d’énergie et d’eau pour en extraire du pétrole exploitable.
  • L’exploitation des sables bitumineux nécessite des installations gigantesques, qui relèvent davantage des mines à ciel ouvert que de l’industrie pétrolière traditionnelle. Mais, comme le prix du pétrole s’est considérablement apprécié depuis trois ou quatre ans, l’industrie est devenue rentable avec pour premier client les Etats-Unis.


Les sables bitumineux polluent en grand

  • Il faut une quantité phénoménale de vapeur d’eau pour extraire le bitume : l’équivalent de la consommation quotidienne d’une grande ville. Pour cela, on puise systématiquement dans les grands cours d’eau. On craint donc un assèchement des sols et une baisse de la nappe phréatique, au moment même où l’Alberta vit de grandes sécheresses.

L’extraction d'un seul baril de pétrole des sables bitumineux de l'Alberta génère plus de 80 kg de gaz à effet de serre (GES), soit trois fois plus d’émissions de gaz à effet de serre que la production d’un baril de pétrole classique. La pollution sournoise du méthane s’ajoute au C02

35 % de la forêt boréale sont composées de tourbières. Or les tourbières sont les plus grands réservoirs naturels de CO2 au monde. Ce facteur n’est pas pris en compte quand on calcule les gaz à effet de serre dégagés lors de l'exploitation des sables bitumineux. Ces gaz s’ajoutent à ceux créés par la coupe des forêts.

Mais il y a des problèmes plus graves et urgents que le méthane, car avant que les divers produits finis, c'est-à-dire le kérosène, le gazole et le naphte, ne soient stockés dans les réservoirs, ils subissent de nombreuses transformations.

Une étude menée au Canada montre que du fait des dommages causés à l’environnement et aux énormes ressources naturelles utilisées, notamment l’eau, que « les coûts d’exploitation des sables bitumineux dépassent peut-être de beaucoup tous les bénéfices qui en sont attendus ». Pourtant les compagnies pétrolières sont bien loin de payer pour les ressources qu’elles utilisent.

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Le Canada qui est déjà le premier fournisseur de pétrole des Etats-Unis prévoit d’augmenter sa production de pétrole de 160% d’ici 2015.

Selon le magazine américain Mother Jones, si l’exploitation continue sur ce rythme, les Canadiens pourrait se retrouver avec un tout nouveau désert, 140 000 km2 de désolation.

Sables bitumineux - Le saviez-vous ?

  • Les 59 exploitations de sables bitumineux de l’Alberta forment la plus grande zone industrielle du monde.
  • Il y aurait au Canada l’équivalent de 173 milliards de barils de pétrole dans une région de la taille d’un cinquième de la France. A comparer avec une production annuelle d’environ 116 millions de barils en 2008 dans le monde.
  • L’extraction de 2 barils de pétrole des sables bitumineux consomme l’équivalent d’1 baril.


Sables bitumineux : la France prête à céder aux lobbies canadiens et pétroliers

  • le 22 février 2012 - Les représentants des gouvernements européens vont voter demain sur la directive sur la qualité des carburants, qui pourrait maintenir les sables bitumineux hors d'Europe. Les Amis de la Terre France, Europe et Pays-Bas demandent à l'Europe de résister aux pressions des lobbies canadiens et pétroliers, et de dire non aux formes les plus polluantes de pétrole non conventionnel. Les yeux seront rivés sur des pays comme la France, qui semblerait prête à céder en votant contre la proposition de la Commission européenne [1].

En effet, les pays avec de grandes compagnies pétrolières, tels que la France, le Royaume-Uni et les Pays-Bas sont susceptibles de céder au Canada et à l'industrie pétrolière, qui se sont engagés dans un lobby féroce [2] pour bloquer l'action de la Commission européenne.

Juliette Renaud, chargée de campagne sur les Industries extractives aux Amis de la Terre France analyse : "Si demain le gouvernement français vote contre la proposition de la Commission européenne, ce sera une preuve claire que la France choisit de privilégier les intérêts des compagnies pétrolières comme Total au détriment des peuples et de la planète. C'est très inquiétant et laisse malheureusement présager du nouvel équilibre gouvernemental alors que le poste de ministre de l'Ecologie est vacant jusqu'aux élections".

Début avril 2012, 8 Prix Nobel de la Paix avaient écrit au Président Sarkozy - ainsi qu'aux autres chefs de gouvernements européens - l'exhortant à soutenir les efforts de la Commission européenne pour maintenir les sables bitumineux hors d'Europe. Cela fait suite à une lettre qu'ils avaient envoyée au Président Obama lui demandant de rejeter le projet d'oléoduc Keystone XL - prévu pour transporter des sables bitumineux du Canada vers les États-Unis -, décision qu'Obama a effectivement prise il y a un mois.

Darek Urbaniak, chargé de campagne sur les Industries extractives aux Amis de la Terre Europe explique : "Nous espérons que les gouvernements européens suivront l'exemple d'Obama et auront le courage de dire non aux carburants fortement polluants tels que les sables bitumineux ou les huiles de schistes. Ce sont les sources les plus sales de carburant pour les transports et elles pourraient mettre en péril l'habilité de l'Europe à atteindre ses objectifs de lutte contre le changement climatique."

La dangereuse addiction de l'Europe aux énergies fossiles, ainsi que le déclin de la production de pétrole conventionnel, a mené les compagnies pétrolières à investir lourdement dans des exploitations de pétrole non conventionnel de plus en plus polluantes et risquées. La production de pétrole à partir de sables bitumineux engendre de trois à cinq fois plus d'émissions de gaz à effet de serre que le pétrole conventionnel, et provoque des impacts irréversibles sur les populations locales et l'environnement.

Pour Geert Ritsema, "Les projets pétroliers deviennent chaque année plus destructeurs. Cette tendance doit s'arrêter. Il est temps que le gouvernement néerlandais regarde plus loin que les seuls intérêts financiers de Shell, et choisisse des carburants plus propres."


NOTES : [1] Afin de réduire les gaz à effets de serre des carburants pour les transports, la Commission européenne propose d'affecter des valeurs différentes aux sources de carburants selon leur intensité carbone. Cela pourrait être un frein important à la présence, sur le marché européen, des carburants très polluants, tels que les sables bitumineux, les huiles de schiste ou le charbon liquéfié.

L'article 7a de la Directive sur la qualité des carburants, adopté en 2009, fixe un objectif contraignant pour réduire les émissions de C02 dans les transports de 6 % d'ici à 2020. Dans ce cadre, la Commission européenne a adopté en octobre 2011 une proposition pour affecter des valeurs d'émissions de gaz à effet de serre (GES) pour différentes sources de carburants. S'appuyant sur des études scientifiques, elle propose pour les sables bitumineux, une valeur de GES de 107g de CO2 par mégajoule d'énergie produite. La valeur par défaut du pétrole conventionnel est de 87,5g CO2/mj, soit 23% de moins. La Commission propose une valeur de 131,3g CO2/mj pour les huiles de schiste et de 172g pour le charbon liquéfié.

[2] Sur le lobby canadien, voir le rapport des Amis de la Terre Europe "Canada's dirty lobby diary - Undermining the EU Fuel Quality Directive" foeeurope.org/publications/2011/FOEE_Report_Tar_Sands_Lobby_Final_July82011.pdf

[3] L'exploitation des sables bitumineux au Canada détruit de grandes zones de forêts boréales et de tourbières, produit d'énormes quantités de déchets toxiques, pollue l'air et l'eau, dévaste la faune sauvage locale et menace les modes de vie traditionnels des communautés indigènes. Pour plus d'information, voir la note de synthèse des Amis de la Terre France  : la fiche explicative ( amisdelaterre.org/IMG/pdf/fiche_sables_bitumineux.pdf), ainsi que le rapport des Amis de la Terre Europe "Les sables bitumineux alimentent la crise climatique, sapent la sécurité énergétique de l'UE et nuisent aux objectifs de développement"(.amisdelaterre.org/IMG/pdf/foesablesbitumineux_fr-2.pdf) mai 2010


Sables bitumineux : La France s'abstient à la dernière minute

Paris et Bruxelles, le 23 février 2012 - Les représentants des gouvernements européens se sont réunis aujourd'hui à Bruxelles pour voter sur les modalités de mise en œuvre de la directive sur la Qualité des carburants, qui pourrait maintenir les carburants polluants, tels que les sables bitumineux et les huiles de schistes, hors d'Europe. La forte pression des lobbies du Canada et de l'industrie pétrolière a mené à un blocage, aucune majorité qualifiée n'ayant émergée du vote. Le débat va maintenant se continuer à plus haut niveau et la résolution finale sera prise par le Conseil Environnement. Les Amis de la Terre France et Europe espèrent que cela représentera une opportunité de sursaut pour qu'une décision plus responsable soit prise en juin prochain.

De grands États tels que la France, le Royaume-Uni, les Pays-Bas et l'Allemagne ont finalement décidé de s'abstenir. L'Italie, l'Espagne, la Pologne, entre autres, ont voté contre.

Juliette Renaud, chargée de campagne sur les Industries extractives aux Amis de la Terre France analyse : "Depuis plusieurs mois, il y avait une opposition entre le ministère de l'Environnement et Bercy, avec Matignon en arbitre. Après des négociations hier, le gouvernement français a choisi de s'abstenir à la dernière minute. Nous espérons que la France n'hésitera pas la prochaine fois et fera le bon choix en juin, après les élections présidentielles".


Une contre étude qui contredit les autres

  • Sables bitumineux, hydrocarbures non conventionnels : une nouvelle étude réfute les arguments de l'industrie

Depuis plus de deux ans, le gouvernement canadien et les lobbies de l'industrie pétrolière font pression contre la mise en œuvre de la directive européenne sur la qualité des carburants, aboutissant à un blocage à Bruxelles le 23 février dernier (1). Une nouvelle étude publiée aujourd'hui bat en brèche les déclarations de l'industrie selon lesquelles le nouveau règlement européen visant à abaisser les émissions de CO2 des carburants entraînerait une « charge administrative disproportionnée ». Les Amis de la Terre, France Nature Environnement et leurs partenaires européens appellent à approuver sans plus tarder et sans modifications les propositions d'application de cette directive.

Cette étude (2), commanditée par Transport & Environment (T&E), conclut que les coûts administratifs et de reporting induits par la mise en œuvre de la directive sur la qualité des carburants se traduiraient par une augmentation de moins d'un demi centime d'euros sur un « plein » moyen, ou encore un centime sur un baril de brut.

Selon Nusa Urbancic, responsable de la campagne Carburants propres chez T&E : « L'industrie pétrolière a claironné partout que la nouvelle législation induirait des surcoûts de l'ordre de un dollar le baril et forcerait certaines raffineries à fermer leurs portes (3) mais aucun résultat n'a été publié pour confirmer ces déclarations. L'étude indépendante révélée aujourd'hui le démontre : lutter contre le changement climatique ne coûte pas plus cher.».

D'après Juliette Renaud, chargée de campagne sur les Industries extractives aux Amis de la Terre France: « L'Union européenne et l'industrie pétrolière ont tout intérêt à réaliser que, dès lors que l'on prend au sérieux les objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre du transport, les pétroles à haute intensité carbone, tels que les sables bitumineux et les huiles de schiste, n'ont pas d'avenir. Ce rapport montre une fois de plus que les arguments des pétroliers ne tiennent pas la route et ne sont que des excuses pour protéger leurs profits et continuer leurs projets climaticides, au prix d'impacts sociaux et environnementaux toujours plus grands. »

Pour Jean-Baptiste Poncelet, chargé de mission Transports et Mobilité Durables à France Nature Environnement : « Réduire les émissions de CO2 des carburants est un des piliers de la politique climatique européenne en matière de transport. Dans un contexte de raréfaction des ressources en pétrole et de réchauffement climatique, il faut durablement renoncer aux hydrocarbures « non conventionnels ». La seule solution est de diminuer notre dépendance, unique condition pour éviter la tentation du pire. »

Le 23 février dernier, une réunion des experts des États membres visant à trouver un accord sur les propositions d'application de la Commission européenne se soldait par un échec, imposant un nouveau retard. La pression des lobbies canadiens et des compagnies pétrolières avait en effet trouvé des soutiens surprenants de la part de pays tels que la France, qui se veut pourtant fer de lance de la lutte contre le changement climatique. Les Ministres de l'Environnement des 27 États membres seront appelés à prendre une décision dans les mois qui viennent.


(1) Pour plus d'informations sur la directive sur la qualité des carburants : http://www.amisdelaterre.org/Sables-bitumineux-une-nouvelle.html. Pour plus d'informations sur le vote du 23 février 2012 : http://www.amisdelaterre.org/Sables-bitumineux-La-France-s.html

(2) Le rapport a été rédigé par trois experts indépendants (CE Delft, Carbon Matters et ECN). Sa version complète (en anglais) est disponible au lien suivant  : amisdelaterre.org/IMG/pdf/2012_03_ce_delft_fqd_report_to_be_published.pdf Une analyse des principales implications du rapport par T&E (en français) est disponible au lien suivant :.amisdelaterre.org/IMG/pdf/report_fqd_briefingte_fr.pdf Un résumé du rapport (en français) est disponible au lien suivant : .amisdelaterre.org/IMG/pdf/resume_rapport_independant_fqd.pdf

(3) Voir le document présenté aux États membres par EUROPIA (European Petroleum Industry Association) en mars 2012 : .scribd.com/doc/88097707


sur les sables bitumineux

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