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Chlordécone

Chlordécone

Un article de Encyclo-ecolo.com.



Sommaire

La chlordécone


Le chlordécone est un pesticide aujourd'hui interdit qui a été largement utilisé dans les Antilles où il a fait des ravages. Largement employé dans le cadre des plantations de bananes, le chlordécone a empoisonné les sols et les eaux des départements d'outre-mer, Guadeloupe et Martinique, et a fait l'objet d'une violente polémique. Plusieurs études scientifiques ont été chargées d'évaluer les impacts de cet insecticide sur l'environnement.

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Les dangers de la chlordécone

En 1979, le chlordécone est reconnu comme perturbateur endocrinien et est classé 2B (cancérigène possible chez l’homme) par le CIRC.

Ce n’est qu’en 1981 que certaines recherches ont mis en évidence les effets nocifs du chlordécone pour la santé et l’environnement. A l’époque, les risques sont non prouvés mais fortement plausibles. Pourtant, cette même année, la commission autorise officiellement le Curlone, un pesticide dont la substance active est le chlordécone. Les membres de la Commission des Toxiques considèrent que compte tenu de l’intérêt de cette molécule et de l’absence de solution alternative, les connaissances sur les risques ne sont pas suffisantes pour s’opposer à son homologation... les risques suspectés ne permettent pas de contrebalancer les intérêts agronomiques avérés.

Le chlordécone finit par être interdit en 1990 en France...avec une dérogation pour les Antilles où il est autorisé jusqu’en 1993 !!! Pourquoi ? L’intérêt est purement économique : s’il y avait bien des produits de substitution pour les autres cultures, il n’y en avait pas pour la banane...

En 2010, une étude[15] de l’INSERM a montré une possible association entre exposition au chlordécone et survenue d’un cancer de la prostate. Les chercheurs ont comparé les caractéristiques de 709 personnes nouvellement atteintes de cancer de la prostate à 723 sujets constituants le groupe témoin, tous originaires de la Caraïbe (Guadeloupe, Martinique, Haïti, Dominique). L’exposition au chlordécone des participants a été évaluée par des analyses de la molécule dans le sang. L’analyse des résultats a montré que l’exposition au chlordécone est associée à un risque augmenté de développer la maladie. Le risque augmente particulièrement lorsque les concentrations sanguines en chlordécone sont supérieures à 1 μg/L.

banane-chlordecone.jpg

En 2007, l’Agence française de Sécurité des Aliments (AFSSA) a expliqué que 4 types de denrées peuvent être contaminés à un niveau susceptible de représenter un risque aigu pour la population antillaise : le chou caraïbe (malanga), le dachine (madère), la patate douce, les poissons et les crustacés d’eau douce.

Les chercheurs de l’INSERM rappellent que « les sources d’approvisionnement, de production, de distribution et de vente hors circuits réglementés et jardins familiaux sur sols pollués conditionnent de nos jours l’intensité de l’exposition »

Une autre étude[30] toujours réalisée par l’INSERM a montré que le chlordécone avait un impact sur le développement cognitif, visuel et moteur de très jeunes enfants. Au total, 1042 femmes ont été suivies pendant et après leur grossesse et 153 nourrissons ont fait l’objet d’un suivi à l’âge de 7 mois. L’exposition prénatale au chlordécone a été estimée par son dosage sanguin dans le sang du cordon. L’exposition post-natale a, quant à elle, été estimée par son dosage dans le lait maternel ainsi que par la fréquence de consommation par les nourrissons de denrées alimentaires susceptibles d’être contaminées par le chlordécone. Puis, la mémoire visuelle, l’acuité visuelle et le développement moteur des nourrissons ont été testés. Les résultats de cette étude montrent que les enfants ayant été exposés au chlordécone pendant la grossesse ont présenté moins d’attention visuelle que les autres. Ils sont aussi moins habiles à saisir un objet entre leur main. Chez les enfants exposés après la naissance, les chercheurs ont noté une réduction de la vitesse d’acquisition visuelle. source : asef-asso.fr

Le chlordécone et le risque de prématurité

Une équipe de l’INSERM a mené une étude qui démontre qu’il serait à l’origine d’une augmentation du risque de naissance prématurée.

Ce constat est issu de l’étude TIMOUN (enfant en créole). Cette grande cohorte mère-enfant a été constituée pour évaluer l’impact sanitaire des expositions au chlordécone sur le déroulement de la grossesse et le développement pré et post-natal. Plus de 1 000 femmes ont été incluses au cours de leur troisième trimestre de grossesse entre 2005 et 2007.



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