Comptage intelligent
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Le comptage intelligent
Dans le domaine de la gestion de l’énergie, l’usage du comptage évolué ou comptage intelligent (Smart Metering) en tant qu’outil de retour d’information (feedback), est considéré comme une solution permettant aux usagers de réaliser des économies d’énergie, en leur apportant une meilleure compréhension de leur mode de consommation et, par-là, d’influer sur leur comportement. Qu’en est-il en réalité ?
Le comptage intelligent de l'énergie
L’impact du comptage intelligent évalué sur la consommation
Le Smart Metering existe depuis environ une dizaine d’années. Pourtant, les conclusions sur l’impact direct de cette technologie sur la baisse de la consommation énergétique ont du mal à émerger. Le comptage évolué dépend en effet de plusieurs facteurs, humains, technologiques et économiques qui amènent à la conclusion qu’il constitue un prélude nécessaire mais pas suffisant à la Maitrise de Demande d’Energie (MDE).
Les études réalisées en Amérique du Nord, en Scandinavie ou au Royaume-Uni à propos de l’impact du retour d’information sur le comportement des usagers évaluent les gains en termes de consommation d’énergie entre 5% et 10% si le système de comptage fournit une information directe, c'est-à-dire avec un affichage sur module ou un portail de consultation ; et entre 0% et 10% pour des systèmes d’information indirecte (au travers de la facturation). En France, l’étude publiée par la CRE, Commission de Régulation de l’Energie, dans le cadre du Projet AMR du distributeur de gaz GrDF, prévoit un gain en MDE entre 0,4% et 4%. Ce maximum ne peut être atteint qu’à travers la mise en place de services évolués autour du comptage.
Dans « The Effectiveness of Feedback on Energy consumption », Sarah Darby estime que le comportement des consommateurs ne peut persister que si des sources de motivation existent. Le changement est accepté et maintenu dans la durée par les consommateurs lorsqu’ils bénéficient d’aides, notamment financières, de la part des autorités. Les comportements varient d’ailleurs entre classes sociales et générationnelles, les grands consommateurs d’énergies étant plus réactifs au retour d’information que les autres.
Si le Smart Metering permet de répondre à la première étape qu’est l’information du consommateur, une étape supplémentaire est nécessaire. Celle-ci consiste à évaluer le bon modèle économique permettant de mettre en place l’incitation financière qui amènera le consommateur à agir et, par conséquent, être acteur dans la MDE.
Les systèmes de comptage évolué, une technologie à maitriser
On distingue 2 catégories principales dans le domaine du smart metering : l’AMR (Automated Meter Reading) et l’AMI (Advanced Metering Infrastructure). Les systèmes AMR disposent généralement d’un enregistreur monodirectionnel capable de transmettre les données de comptage vers un SI distant. Les infrastructures AMI, elles, se composent de modules de comptage, d’une architecture de communication, de contrôleurs et d’afficheurs de données ainsi que de systèmes d’information évolués qui permettent de gérer des historiques et de réaliser des comparatifs plus ou moins complexes. Force est de constater que plus l’infrastructure est intelligente, plus elle offre un feedback riche permettant aux consommateurs de gérer leur mode de consommation et aux opérateurs d’obtenir une MDE effective. D’autre part, plus elle est riche, plus elle est coûteuse à implémenter. La question qui se pose est la suivante : où faut-il situer le curseur en termes de maille de collecte et de mise à disposition des données ? Un équilibre doit être trouvé entre le coût de l’infrastructure de comptage et le gain effectif attendu au travers des services permettant aux consommateurs d’agir sur leur consommation.
De l’utile vers le social : les différents usages de l’énergie
On attribue six fonctions principales à l’utilisation de l’énergie dans le cadre domestique: chauffage (habitat et eau), éclairage, cuisine (dont l’électroménager), nettoyage, bricolage et média. Amener un consommateur à améliorer sa consommation d’énergie (réduire son « A quel point le comptage intelligent est-il un atout dans la maîtrise de la consommation d’énergie ?» Par Rhita CHATILA – Consultante Senior chez Steria intensité) tout en préservant sa qualité de vie revient à l’aider à identifier, pour chaque fonction, les usages incontournables de ceux qui peuvent être optimisés. La notion d’utilité est difficile à définir tellement elle est subjective et liée au comportement social, voire générationnel. On peut citer en exemple la quasi-dépendance de la jeunesse d’aujourd’hui à la fonction média, où l’ordinateur, les consoles de jeu et la téléphonie ne constituent pas uniquement une utilité banale mais un moyen de lien social et de vie en communauté, au même titre que l’éclairage. On peut également citer le chauffage, le poste le plus dispendieux en énergie, qui représente une marque de confort et de luxe, notamment dans les pays occidentaux où l’habitat individuel et spacieux est privilégié à l’habitat collectif. Ainsi peut-on constater que la fourniture de données sur les modes de consommation peut constituer un moyen d’éduquer les nouvelles générations à une meilleure gestion de l’énergie au quotidien et être source de responsabilité comportementale.
Electricité et gaz, sur un pied d’égalité ?
La notion d’intelligence dans le comptage dépend également de la source d’énergie : gaz ou électricité. Les usagers de l’énergie électrique bénéficient d’un retour d’information plus riche et plus intuitif que les usagers du gaz. Ajoutons à cela le fait que l’énergie électrique est affichée et facturée dans la même unité (kwh), tandis que le gaz est consommé en volume (m3) et facturé en énergie (kwh), ce qui complexifie pour les consommateurs l’identification du lien entre énergie consommée et énergie facturée.
Dans le secteur de l’électricité, les compteurs intelligents sont la pierre angulaire de l’effacement. Ce procédé permet aux opérateurs (fournisseur, distributeur ou transporteur) d’optimiser les flux dans le but de maitriser les pics de consommation. Il consiste à agir directement sur la consommation des clients, tel le contrôle à distance (cas de ballons d’eau chaude), l’incitation financière (Offre EJP Tempo) et, parfois, le forçage par « délestage » pour les besoins de stabilité du système électrique. Il est ainsi possible d’arrêter ou de reporter la consommation pendant des intervalles de temps. Les trois fonctions les plus visées par le contrôle à distance sont la climatisation (chauffage et refroidissement) et l’eau chaude sanitaire. Le pilotage du thermostat individuel, dans une fourchette de quelques degrés et pendant une heure maximum, a peu d’incidence sur la qualité de vie du consommateur et permet d’obtenir des résultats significatifs en termes de MDE. Les opérateurs du réseau de transport valorisent ce potentiel afin d’optimiser l’équilibre offre/demande sur le système électrique.
Dans le secteur du gaz, l’effacement pose un problème de sécurité et de pertinence économique (coupure du gaz à distance et rétablissement nécessitant un geste humain). Néanmoins, dans le même temps, le gaz cherche à mieux se positionner face aux consommateurs d’électricité et vise un modèle économique réduisant les interventions humaines sur sites pour justifier les investissements dans le comptage intelligent. Le gaz étant une énergie primaire se consommant sans transformation, son efficacité ne justifie pas des infrastructures de comptage très élaborées, et se focalise essentiellement sur le pilotage des fraudes sur le réseau.
Notons que l’effacement diffus, aussi bien dans l’électricité que dans le gaz, est au stade d’expérimentation en France afin de déterminer sa valeur d’usage économique vis-à-vis des marchés de l’énergie et déterminer quel peut être le bénéfice attendu du consommateur en rapport avec l’effort qu’il réalise sur son efficacité énergétiqu
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