consoGlobe
  • Catégorie:Développement durable
  • Catégorie:Habitat écologique
  • Catégorie:Environnement
  • Catégorie:Commerce équitable
  • Catégorie:Mode éthique
  • Catégorie:Energies renouvelables
  • Catégorie:Biocarburant et transport
  • Catégorie:Commerce équitable
  • Catégorie:Eco-tourisme
  • Catégorie:Cosmétique bio
  • Catégorie:Alimentation bio
  • Catégorie:Recyclage
  • Catégorie:Composants et ingrédients
  • Catégorie:Consommation Durable
  • Catégorie:Puériculture
  • Catégorie:Jardinage écologique
Monnaies locales

Monnaies locales

Un article de Encyclo-ecolo.com.


Sommaire

Les monnaies locales

monnaies-locales.2.jpg

Une monnaie locale, aussi appelée, monnaie parallèle, parfois monnaie virtuelle, et souvent de manière plus précises monnaie locale complémentaire (MLC) est une monnaie qui circule en plus de la monnaie nationale émise par la banque centrale et est une monnaie mise en circulation et gérée par les citoyens eux-mêmes.

Nées en Amérique du Nord au début des années 80 et arrivées en France au milieu des années 90, les monnaies locales sont souvent nées dans le sillage d'une remise en cause des monnaies officielles qui ne joueraient pas assez leur rôle de valorisation des tissus économiques locaux et de valorisation des liens sociaux et de solidarité.

Elles fleurissent donc sur le terreau d'un certain malaise socio-économique nourrie de contestation de l'ordre établi.

Plus de 4 000 communes dans le monde, dont de nombreuses en France, ont franchi le pas de l'utilisation d'une monnaie locale.


Qu'est-ce qu'une monnaie locale ?

  • Définition de la monnaie locale ou monnaie de complément, tirée du site de l’Adess pays de Brest : une monnaie pouvant être utilisée en complément à la monnaie nationale, et visant à favoriser le développement économique d’un territoire, d’un secteur ou d’activités spécifiques. Une monnaie complémentaire ne représente donc pas un substitut à la monnaie officielle.

Les monnaies locales ont 3 objectifs majeurs :
1 - relocaliser l'économie sur un territoire en dynamisant les échanges entre les acteurs locaux : dans ces systèmes, chaque partenaire est tour à tour offreur et demandeur, producteur et consommateur.
2 - encourager des échanges et des activités que la monnaie officielle ne valorise pas : l'échange est ainsi l'occasion, pour chacun y compris ceux qui n'ont pas de métier ou d'emploi, non seulement de satisfaire ses demandes, mais aussi de valoriser ses compétences.
3 - favoriser la cohésion communautaire : le but est de redonner aux personnes exclues de l'accès aux moyens de paiement classiques la capacité d'échanger et de s'insérer socialement.

Une monnaie locale (également appelée monnaie citoyenne, monnaie complémentaire) s'inspire des travaux du philosophe Patrick Viveret avec pour vocation de relocaliser les échanges, d’insuffler de l’éthique dans l’économie et de permettre aux citoyens de se réapproprier la monnaie, outil qui était jusque là la chasse gardée de quelques banquiers et technocrates.

Il y aurait plus de 5000 monnaies locales complémentaires dans le monde, qui favorisent les échanges locaux. Émises par une structure dédiée en échange de monnaie réelle, les monnaies locales ont souvent une durée limitée dans le temps pour éviter la thésaurisation. Les monnaies locales sont acceptées localement ou échangées contre des services.

Pourquoi les monnaies locales ont-elles du succès ?

  • Les monnaies locales connaissent un regain grâce à l'attrait retrouvé pour la consommation locale et la consommation directe en [ Circuit-court ] entre consommateurs.

les villes en transition ou comment se passer du pétrole...


La planche à billets des économies locales


Les monnaies locales pour changer le monde


Les monnaies locales sont également une réponse locale à la crise : car créer de la monnaie s'est se réapproprier un privilège réservé aux banques. Elles sont généralement restées en marge de la société, dans des réseaux de chômeurs, des quartiers défavorisés, chez des révolutionnaires de l’écologie, etc.

Pour en voir les aspects plus théoriques décrit par digitroc, voir l'article Le troc sur internet


Les sols

Pour obtenir des Sols, il suffit d’adhérer à l’association et de les échanger contre des euros dans une des deux banques partenaires de l’association (Crédit coopératif et Crédit municipal) sur la base de 1€ = 1 Sol. Une fois les billets en main, les solistes (nom des usagers) peuvent les utiliser pour acheter une baguette, des produits d’épicerie, payer les transports, l’imprimeur ou encore le restaurant… En dépensant leurs monnaie citoyenne auprès des 120 prestataires reconnus « respectueux de l’homme et de l’environnement », les 1600 solistes actuels savent que leur argent servira à soutenir les commerces des environs. Actuellement, plus de 60 000 Sols sont en circulation.

Cette monnaie permet « de réorienter l’argent vers le local », explique Frédéric, un des initiateurs de la démarche. En effet, vu que les Sols ne peuvent être dépensés que chez des prestataires sélectionnés par l’association, les utilisateurs ont l’assurance qu’il ne quitteront pas l’économie réelle pour se réfugier dans les paradis fiscaux ou sur les marchés financiers. En outre, les euros déposés dans les banques partenaires sont utilisés pour financer des projets locaux et solidaires, notamment grâce à des dispositifs de micro-crédit à 0%.

Les monnaies complémentaires, un gadget pour bobos ?

Et en plus de redonner du sens à l’échange en dotant la monnaie une dimension éthique, le Sol contribue à enrayer l’accumulation. En effet, la monnaie est fondante et perd 2% de sa valeur tous les trimestres. Les adhérents sont donc incités à la faire circuler plutôt qu’à l’épargner. Et ça marche ! Sur une année, les sols circulent 2 à 3 fois plus que des euros.

chiemgauer-BAN1.jpg
Le chiemgauer, monnaie locale et solidaire


Ce qui fait dire à Frédéric que, « quand on change ses euros en Sol, on participe à un mouvement révolutionnaire ». En effet, il assure qu’il ne s’agit pas d’un « gadget pour bobos », comme on lui l’objecte souvent, mais bien d’une démarche visant à « transformer le système monétaire depuis la base ».

L’annonce peut surprendre. Il a d’ailleurs du mal à convaincre. « On fait face au scepticisme d’une grande partie de la population qui est dégoûtée de tout. L’idée est de les sortir de l’immobilisme en leur faisant découvrir de nouveaux outils », lance-t-il. Il voit donc les Sols violette comme un moyen d’éducation populaire à même de nous faire réfléchir aussi bien à notre consommation qu’au fonctionnement du système monétaire. Un point qu’il considère comme essentiel :« Aujourd’hui les banques commerciales créent 85% de la monnaie en circulation via le crédit », déplore-t-il. Le reste est émis par les banques centrales. Ainsi, quand vous empruntez 1 000 € à votre banquier, il ne vous prête pas l’argent des autres épargnants, contrairement à une idée largement répandue. Mais il crée de la monnaie à partir de rien, en quelques clics, grâce à un jeu d’écritures et vous demande ensuite de payer des intérêts pour de l’argent qu’il n’avait pas dans ses caisses.

Néanmoins, les banquiers commerciaux ne peuvent pas faire tourner la planche à billets numérique à l’infini. Ils ont besoin d’un minimum de dépôts et de capital pour pouvoir prêter (ex : avec 10 euro de dépôts, la banque peut prêter 100€). Et pour Frédéric, les monnaies complémentaires permettent d’enrayer ce mécanisme : « Quand on change des euros en Sol, on récupère de la monnaie centrale, on réduit le multiplicateur de crédit des banques commerciales et on augmente celui des banques éthiques ». En d’autres termes, l’influence des banques commerciales est réduite tandis que les établissements éthiques disposent d’une force de frappe supplémentaire pour accompagner le développement de projets locaux et solidaires.

Démocratiser la monnaie

Mais en plus d’assécher les banques commerciales, le Sol aspire également à démocratiser la monnaie : « Producteurs, consommateurs, élus, nous n’avons aucune prise sur la monnaie », remarque Frédéric. Pourtant, « les citoyens souffrent de la situation monétaire mais se posent très peu de questions », regrette Andrea, coordinatrice du Sol violette. C’est pourquoi dès le début de l’aventure, les Toulousains ont été impliqués. « Qui mieux que les parties prenantes de l’économie locale sait ce dont ils ont besoin ? », justifie Frédéric. Ainsi, trois collèges (consommateurs, prestataires et collectivités) décident ensemble des futures orientations que prendra la monnaie.

Néanmoins, si l’initiative est citoyenne, la ville de Toulouse occupe une place prépondérante dans ce projet et finance l’association à hauteur de 50%. Une implication des institutions publiques que Frédéric juge nécessaire. « Les intérêts des consommateurs et des producteurs sont différents et peuvent même s’opposer, tandis que la collectivité est censée être garante de l’intérêt général, tente-t-il de convaincre. D’ailleurs, le conseil municipal a voté à l’unanimité le budget du Sol violette pour l’année prochaine. Ce n’est pas la monnaie d’un parti, et nous en sommes très fiers ». Il espère même que les institutions publiques aillent plus loin : « Il manque une vraie politique monétaire des collectivités. Ce n’est pas 60 000 sols qu’il faudrait, mais 60 millions. Pour ça, il faudrait que les collectivités prennent conscience de l’outil et s’en servent massivement ».

Il propose plusieurs pistes, comme la création d’un fonds régional d’investissement dans la transition écologique crédité en Sols, ou la possibilité de payer certains services de la collectivité en monnaie citoyenne. « En Autriche, on peut payer une partie de ses impôts en monnaie locale », fait valoir Andrea. Un travail est déjà en cours au niveau des prestations. Ainsi, les adhérents des maisons de chômeurs touchent tous les mois 30 sols en plus de leurs minimas sociaux. Un moyen de sensibilisation qui a déjà fait ses preuves :

« On a pu observer des tas de comportements nouveaux, assure Frédéric. Les chômeurs font des tontines, ils mettent leurs Sols en commun pour que l’un d’entre eux puisse s’acheter des chaussures par exemple. Ils se donnent des adresses et sortent des quartiers pour aller à la Biocoop. Certains transforment même une partie de leurs minimas sociaux en Sol violette ».

Au cours de cette passionnante conférence, Frédéric explique le lien entre le revenu de base et les monnaies complémentaires

Et même si les membres de l’association sont satisfaits du travail accompli, il reste encore des problèmes à régler. En effet, les prestataires ont encore du mal à écouler leurs Sols, faute de débouchés suffisant. L’association travaille donc à élargir le réseau de prestataires afin de ne pas freiner l’expansion de la monnaie. Ils espèrent notamment convaincre les employés de percevoir une partie de leurs salaires en Sols.

Autre point noir, la présence de la Fondation Vinci parmi les soutiens financiers du projet qui a de quoi faire hurler les militants écologistes et opposants aux « grands projets inutiles ». Pourtant Frédéric l’assume totalement bien qu’il soit « totalement contre l’aéroport de Notre-Dame des Landes [ndlr : dont Vinci est l'exploitant]. a a fait débat, mais on fait partie de ceux qui pensent que l’argent que Vinci a économisé de ses impôts nous appartient », justifie-t-il. En effet, Vinci se sert de sa fondation pour défiscaliser et Frédéric pense « qu’il vaut mieux que cet argent serve au Sol violette plutôt qu’à une galerie d’art. Et puis quand on est dans une logique de transition et qu’on veut transformer les chenilles en papillons, on ne peut pas être à 100% contre une entreprise. On doit condamner 100% de certaines actions mais pas 100% d’une entreprise. Condamnons les comportements mais laissons aux personnes et aux entreprises le droit de changer », plaide cet entrepreneur social qui est persuadé que nos actes personnels, notamment en tant que consommateurs, peuvent pousser à la vertu entreprises et élus.

Grâce à cette expérience concrète de réappropriation de l’économie et de la politique, Frédéric espère provoquer « un changement culturel » chez les adhérents et leur montrer qu’ils ne sont pas « d’éternelles victimes ». Mais pour que cette monnaie locale impacte durablement l’économie, il espère que les citoyens prendront conscience de leur « pouvoir » et se saisiront de ce moyen concret de transformer l’économie depuis la base. Le pays basque, champion des monnaies complémentaires

Le Sol Violette n’est pas la seule monnaie complémentaire française. L’Abeille avait ouvert le bal à Villeneuve-sur-Lot en 2010 et depuis, une vingtaine sont en circulation et d’autres sont en projet. Elles ont toutes pour vocation de relocaliser les échanges et de promouvoir une économie respectueuse de l’homme et de l’environnement.

Les LETs

  • En 1983, le premier LETS (Local Exchange Trading System) connu a été à Vancouver, alors durement frappée par la crise, pour stimuler les échanges de biens et de services entre particuliers.

Les Canadiens appellent ce type de monnaie des « CC » (« Community Currencies »).

  • Les LETS fonctionnent selon un principe de crédit mutuel entre membres qui rappelle le principe du site consoLidaire.com : en "achetant" quelques heures de cours de jardinage donné par un autre membre du réseau, je crée une dette sur mon compte et un crédit sur celui de mon fournisseur, qui pourra l'utiliser à son tour dans un achat de soutien en informatique. Ma dette tourne dans le système, engendrant du pouvoir d'achat. A partir de ce principe il existe bien des variantes dans les modalités des transactions.

En France, les systèmes d'échange locaux (SEL), l'ancêtre de digitroc, laissent en général les participants déterminer la valeur d'échange dans un accord de gré à gré. Dans la version sur internet, le système de point est une quasi monnaie dont la valeur fluctue au gré des négociations et de l'offre et de la demande.

En Angleterre, les LETS autorisent l'échange à la fois de biens et de services et se calent en général sur les valeurs du marché. D'autres veulent au contraire s'en affranchir. Les "banques des temps" italiennes sont ainsi conçues pour seulement des échanges de services, sur la base du temps passé.

Une version particulière des Lets est indexée sur le temps. Le « time banking », qui fonctionne sur du « time dollar », est devenu une institution aux États-Unis. Dans les zones en crise, que la monnaie a désertées, les gens au chômage sont riches en temps ! Comme ils disposent aussi de savoirs faire, il suffit de mettre en place un système d’information et de comptabilité des échanges, pour que l’activité reparte. (source : http:// www.cles.com/dossiers-thematiques/autres-regards/quelles-alternatives-humaines-a-la/article/open-money-bientot-chacun-creera)

Les GoodCoins

Les GoodCoins sont une monnaie vituelle créée au Canada. ON pourrait la qualifier de monnaie éthique.

do-good-for-good.jpg

Goodcoins, l’économie c’est la santé

L'Eusko, monnaie locale basque

L’Eusko. Lancée fin janvier 2013, la monnaie locale basque et devenue la première monnaie locale de France avec 480 prestataires, plus de 2500 adhérents et 170 000 Eusko en circulation. Manu, un des salariés de l’association, donne quelques pistes pour comprendre le succès de cette monnaie : « On a fait un gros travail de communication en amont, on a organisé pas mal de réunions publiques [ndlr : avant le lancement, l'association comptait 300 adhérents et 60 prestataires]. Et puis c’est une région où les gens militent beaucoup, ils savent que s’ils veulent quelque chose, ils doivent se battre pour l’obtenir. Ce projet a permis de fédérer les écolos, les militants de la relocalisation de l’économie et les basquophones dans un projet unique. On a également pu s’appuyer sur l’identité et la culture locale », détaille-t-il.

En effet, les créateurs de l’Eusko se sont appuyés sur l’attachement des Basques à leur territoire, et notamment à leur langue, l’Euskara. Pour devenir prestataires de l’Eusko, les entreprises doivent s’engager sur des « défis ». Soit ils proposent des produits locaux à la vente ou s’approvisionnent localement, soit ils améliorent le tri de leurs déchets, soit ils s’engagent à promouvoir l’usage de l’Euskara via le double affichage dans leur magasin ou l’accueil des clients en langue basque. Dans un pays Jacobin comme la France, l’attachement à une culture et à des traditions est souvent mal perçu. Pourtant, il s’agit là d’un levier important pour favoriser l’émergence de solidarités locales.

source : Emmanuel Daniel - http://www.tourdefrancedesalternatives.fr/alternatives/changer-monnaie-changer-monde/


Les monnaies locales connues

  • A Ithaca, dans l'État de New York aux Etats-UNis, "l'Ithaca Hours" circule depuis plus de 20 ans auprès de 1 500 boutiques et entreprises.
  • La première monnaie locale complémentaire, l'abeille, a fait son apparition à Villeneuve-sur-Lot en 2010.
  • Le Sol : une monnaie électronique dont le but est de créer une communauté d'échange fondée sur des valeurs de solidarité et de développement durable


  • En Suisse; le WIR. Depuis 1934, le WIR est la monnaie suisse locale échangée par 60 000 entreprises, soit près de 20 % de l'économie helvète en 2012 ! D'après Bernard Lietaer, ex-directeur de la Banque centrale de Belgique, cette exception suisse de double monnaie est une des raisons de la solidité économique suisse.

au sujet des monnaies locales


A lire sur le sujet : Exclusion et liens financiers. Monnaies sociales, rapport 2005-2006, par Jérôme Blanc (dir.), éd. Economica, 2006. Un bon tour d'horizon, à la fois théorique et concret, des expériences de monnaies sociales.


  • A lire : www.yvesmichel.org/webmaster/espace-economie-alternative/les-monnaies-locales-complementaires-pourquoi-comment

Vous êtes spécialiste d'un sujet ? Vous avez une info ? Complétez ou créez un article sur encycloÉcolo.